Pavel Durov, le fondateur de la messagerie cryptée Telegram, a été arrêté samedi soir à l’aéroport du Bourget, près de Paris.
Un mandat de recherche avait été émis contre lui par des enquêteurs français, ciblant diverses infractions liées à l’utilisation de sa plateforme. Durov, accompagné de son garde du corps et de son assistante, revenait de Bakou (Azerbaïdjan) et devait passer la soirée à Paris.
Selon les sources proches du dossier, l’enquête est dirigée par l’Ofmin, spécialisé dans la lutte contre les violences faites aux mineurs.
Les accusations contre Durov couvrent un large éventail de crimes, dont l’escroquerie, le trafic de stupéfiants, le cyberharcèlement, la criminalité organisée, l’apologie du terrorisme, et la fraude.
La justice reproche à Durov de ne pas avoir mis en place une modération adéquate sur Telegram et de ne pas avoir collaboré avec les autorités pour endiguer les activités illégales sur sa plateforme.
Créée en 2013, Telegram est connue pour son chiffrement de bout en bout, ce qui a attiré des critiques pour son manque de régulation, contrairement aux plateformes américaines.
Avec 900 millions d’utilisateurs, Telegram est parfois accusée de favoriser la prolifération de contenus illégaux, notamment des messages haineux, néonazis, pédophiles, complotistes, ou terroristes.
En se basant à Dubaï, Telegram a échappé aux règles de modération imposées par les États, mais l’arrestation de Durov pourrait signaler un changement dans la manière dont les autorités internationales traitent ces enjeux.
La prochaine étape pour Durov sera sa présentation devant la justice française, prévue pour dimanche, où les détails des accusations seront probablement clarifiés.
