Augmentation des cas et des décès.. La rage tire la sonnette d’alarme en Tunisie

Le sujet de la rage refait surface après l’enregistrement de plusieurs décès dus à cette maladie en Tunisie, notamment suite aux appels urgents lancés par les vétérinaires et les médecins.

Ahmed Rejab, le doyen des vétérinaires, a déclaré précédemment que la situation liée à la rage est devenue catastrophique.

Il a souligné qu’en 2023, 6 décès et 355 cas de rage ont été enregistrés parmi les citoyens, et qu’en 2024, jusqu’au 1er juillet, 6 décès et 200 cas ont été signalés.

Il a affirmé que cette maladie est incurable, mentionnant que chaque infection chez l’animal représente un danger pour l’homme.

Il a également indiqué que les pertes liées au traitement et à la vaccination ont été estimées à 6 millions de dinars en 2022 et à 8 millions de dinars en 2023.

Décès d’un jeune homme à Sousse

Chawki Loussaif, directeur régional de la santé à Sousse, a confirmé le décès d’un jeune homme de 19 ans originaire de la délégation de Enfidha, dans le gouvernorat de Sousse.

Le jeune homme, qui avait réussi son examen du baccalauréat, est décédé des suites de la rage après avoir été griffé par un chat.

Dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, il a expliqué que le jeune homme avait été griffé au bras par un chat en mars dernier, ce qui l’avait conduit à se rendre au service des urgences d’Enfidha où il avait reçu une première dose de vaccin antirabique.

Il a ajouté que le jeune homme s’était ensuite rendu au dispensaire d’Enfidha pour obtenir une deuxième dose de vaccin, mais qu’il n’avait pas complété le reste des doses et des mesures préventives nécessaires dans de tels cas.

Cela a contribué à l’apparition de symptômes avancés de la rage, qui s’est manifestée environ trois mois et demi après l’incident, tels que la diminution de la mobilité et le refus d’utiliser de l’eau.

Le jeune homme, Mohib Kenani, a été admis en soins intensifs à l’hôpital universitaire Farhat Hached il y a deux semaines dans un état critique, où il a été placé sous respiration artificielle, mais il est décédé la nuit dernière.

Le directeur régional de la santé à Sousse a confirmé que l’analyse du liquide céphalo-rachidien effectuée à l’Institut Pasteur était positive.

Appel à une campagne nationale urgente

Le Dr. Hatem El Ghazal a lancé un appel pressant pour l’organisation d’une campagne nationale de lutte contre la rage dans les plus brefs délais.

Selon lui, la propagation du virus de la rage chez les chiens errants est devenue extrêmement dangereuse et menace également de se diffuser parmi les chats, ce qui rendrait la lutte encore plus difficile.

Il a également exhorté toute personne mordue ou griffée par un chien ou un chat errant à considérer l’animal comme enragé et à laver la plaie avec de l’eau et du savon pendant dix minutes, puis à se rendre immédiatement aux urgences pour recevoir les doses de vaccin nécessaires.

Le Dr. El Ghazal a souligné que la contamination humaine par la rage est fatale dans 100 % des cas si la personne n’est pas vaccinée à temps.

Un cri d’alarme

La docteure Kawther Harbesh, coordinatrice du programme national de lutte contre la rage, a lancé un cri d’alarme hier, vendredi 16 août 2024, concernant l’augmentation des cas de rage au cours des trois dernières années. La Tunisie a enregistré six décès dus à la rage l’année dernière.

La docteure Harbesh a confirmé que neuf décès dus à la rage ont été enregistrés cette année, un chiffre sans précédent en Tunisie, selon ses déclarations.

Lors d’une interview accordée à la radio Jawhara FM, elle a rappelé que l’alerte avait été donnée dès 2021.

En 2020, les services médicaux ont enregistré un décès dû à la rage, suivi de cinq cas en 2021 et 2022, puis de six cas en 2023. Cette progression indique une situation préoccupante.

La première mesure à prendre en cas de morsure est de laver la plaie avec de l’eau et du savon pendant 15 minutes, puis de se rendre immédiatement dans un centre de santé.

La coordinatrice du programme national de lutte contre la rage a également exhorté les citoyens à éviter de s’approcher des chats et des chiens errants ou de les nourrir pour prévenir toute contamination.

La Rage : Une maladie mortelle

La rage est transmise à l’homme par la morsure, la griffure ou le léchage d’une plaie ouverte par un animal infecté, ou par contact avec les muqueuses de la bouche.

La docteure Harbesh a expliqué que la maladie se transmet par les mammifères, même avant l’apparition des symptômes (chiens, chats, vaches, ânes, etc.), principalement par la morsure, la griffure ou le léchage d’une plaie sans suivre le protocole sanitaire approprié.

La rage se manifeste sous deux formes : la rage furieuse et la rage paralytique.

La rage furieuse entraîne une hyperactivité, des comportements excitables, des hallucinations, une perte de coordination, une hydrophobie (peur de l’eau) et une aérophobie (peur des courants d’air ou de l’air libre). La mort survient en quelques jours, généralement en raison d’un arrêt cardiaque et respiratoire.

La docteure Harbesh a souligné qu’il n’existe aucun traitement contre la rage une fois les symptômes apparus.

Les symptômes de la rage apparaissent après une période d’incubation de deux mois, plus courte si la morsure est proche de la tête (environ 15 jours).

La rage paralytique, qui représente environ 20 % des cas humains, se développe plus lentement que la rage furieuse. La paralysie commence au niveau de la plaie et progresse graduellement, plongeant la personne dans un coma avant de provoquer la mort, selon la même source.

Face à cette situation alarmante, la vigilance et les mesures préventives sont cruciales pour contenir la propagation de cette maladie mortelle en Tunisie.

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