Baisse du nombre de moutons destinés à l’aïd al-adha à Sidi Bouzid

La région de Sidi Bouzid connaît cette année une diminution notable du nombre de moutons destinés à l’Aïd al-Adha, avec environ 110 000 têtes contre 145 000 en 2023.

Cette baisse est principalement attribuée à la hausse des prix des aliments pour bétail et à la réduction, voire l’absence, de marges bénéficiaires pour les éleveurs et les propriétaires d’ateliers d’engraissement, selon les acteurs du secteur.

Une Économie Locale en Difficulté

Sidi Bouzid abrite plus de 342 000 brebis productrices, environ 27 000 vaches productrices et 50 000 chèvres productrices, contribuant ainsi à 9,6 % de la production nationale selon les statistiques de 2018.

La délégation de Jelma se distingue comme le leader local dans l’élevage ovin avec environ 25 000 têtes, suivie par les délégations de Sidi Bouzid Est et Ouest.

La Flambée des Prix des Aliments pour Bétail

Youssef, un éleveur de la délégation de Souk Jedid, a déclaré à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) que les prix des aliments pour bétail sont exorbitants et ne facilitent pas l’engraissement ou l’élevage des moutons.

Le prix d’un sac de son varie entre 50 et 57 dinars et celui d’un sac d’orge entre 80 et 120 dinars sur le marché noir, des quantités insuffisantes étant disponibles sur les marchés réguliers, selon lui.

Cette situation a entraîné une “flambée” des prix des moutons, perçue comme excessive par les consommateurs mais justifiée par les éleveurs.

Pour remédier à la pénurie sur les marchés et éliminer la spéculation sur les aliments pour bétail, Youssef appelle les autorités de contrôle économique à intensifier les campagnes de surveillance de la distribution et de la vente, notamment des aliments subventionnés, et à vérifier leurs parcours.

Les Coûts d’Engraissement en Hausse

Ziad, un boucher de la délégation de Bir El Hafey, explique que la hausse des prix est essentiellement due à la diminution du nombre de moutons destinés à l’engraissement, en raison de l’augmentation des coûts.

Les années précédentes, le prix d’achat d’un mouton avant engraissement ne dépassait pas 300 dinars, pouvant être vendu après quelques mois à 600 ou 700 dinars. Actuellement, ce prix initial se situe entre 600 et 700 dinars.

Une Demande en Berne

Lors d’une visite du marché aux moutons de Sidi Bouzid par un correspondant de TAP, samedi 1er juin 2024, de nombreux vendeurs ont déploré la faiblesse des ventes.

Le prix moyen des moutons se situe entre 800 et 1 000 dinars, ayant diminué de 200 à 300 dinars par rapport aux semaines précédentes, selon les marchands.

Ces derniers prévoient que les prix n’augmenteront pas dans les semaines à venir avant l’Aïd al-Adha, anticipant une poursuite de la baisse en raison de l’offre abondante et diversifiée.

La situation actuelle à Sidi Bouzid souligne les défis économiques croissants auxquels sont confrontés les éleveurs, exacerbés par la spéculation sur les aliments pour bétail et une demande en déclin.

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