En moins d’une semaine, le ministère de l’Économie et de la Planification tunisien a été frappé par un remaniement sans précédent. Après la récente destitution du ministre Samir Saïed, deux autres figures clés du gouvernement, Mohamed Fadhel Hassayoun, chef du cabinet et Noureddine Kaabi, chargé de mission, ont également été écartés dans un mouvement rarement observé dans l’histoire politique de la Tunisie.
Ce remaniement ébranlant fait suite à une annonce officielle le mardi 17 octobre 2023, communiquant le retrait de M. Samir Saïed de ses fonctions. Cette annonce a été suivie par la destitution de M. Hassayoun et M. Kaabi par décret en date du 20 octobre, divulgué par le journal officiel. Ces deux hommes ont joué un rôle significatif dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique économique du ministère au cours de leur carrière.
Mohamed Fadhel Hassayoun a effectué une ascension fulgurante, passant de chef de service en 2000 à directeur général de la coopération bilatérale en janvier 2017. D’autre part, Noureddine Kaabi s’est distingué dès 2009, en occupant le poste de directeur général de l’Infrastructure, avant de rejoindre l’équipe gouvernementale de Hamadi Jebali en 2012 en qualité de conseiller en affaires économiques.
Leur destitution est attribuée à la divergence de vision entre le ministre de l’Economie et le président de la République sur le plan économique, plus précisément sur le recours aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Le président Kais Saïed, privilégiant une sphère économique et une planification nationale, a répété lors d’une rencontre avec Samir Saïed le 5 octobre 2023, son opposition à une soumission éventuelle de la Tunisie à des injonctions étrangères, une vision non partagée par le ministre destitué.
En signe de rappel, le président de la Tunisie a souligné que le pays ne devrait pas être géré selon les préceptes bancaires ou d’entreprises commerciales. Il a également insisté sur l’importance de l’unification de la politique de l’État, soulignant qu’aucun ministère ne devrait fonctionner indépendamment des autres.
Ces bouleversements marquent donc un tournant significatif dans la politique économique tunisienne, sous l’égide du président Kais Saïed.
