Contre les fausses nouvelles : la feuille de route de la couverture médiatique de l’immigration

La question des migrants en Tunisie est devenue un sujet délicat, mêlant aspects sociaux, humains et sécuritaires.

Mohamed Ali ben ahmed - journaliste

La question des migrants en Tunisie est devenue un sujet délicat, mêlant aspects sociaux, humains et sécuritaires.

Face à la tension et à la désinformation alimentant l’opinion publique, le Syndicat national des journalistes tunisiens a publié une note sur les devoirs, droits et rôles des journalistes dans la couverture de cette crise.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens a souligné l’importance de rechercher la vérité, conforme au premier principe de leur code d’honneur qui les engage à informer le public dans le respect de son droit à l’information, à défendre l’égalité des sexes, à ne pas discriminer, et à défendre les libertés individuelles et publiques.

Le syndicat a appelé les journalistes à éclairer l’opinion publique en fournissant un contexte aux Tunisiens pour comprendre les événements et les divers contextes qui expliquent le phénomène de la migration irrégulière et ses conséquences sur la Tunisie.

Il a également affirmé que le métier de journalisme n’a jamais consisté à inciter à la persécution des gens, à les diaboliser ou à les mépriser, ni à manipuler les sentiments des citoyens.

Le syndicat a appelé les institutions gouvernementales concernées par la question de la migration irrégulière à fournir les informations qu’elles détiennent afin de remplir leurs obligations, et à informer le syndicat de tous les obstacles que les responsables posent pour les empêcher de remplir leur devoir professionnel.

Il a estimé que l’exercice du métier exige des journalistes une vigilance totale, une enquête sur ce qu’ils publient et de ne pas se précipiter pour susciter l’émotion dans un sujet aussi sensible sur le plan humanitaire et social, en privilégiant la précision, précisant que le migrant irrégulier n’est pas un réfugié.

Le communiqué a souligné que les journalistes ne devraient pas craindre d’informer l’opinion publique des traités internationaux auxquels la Tunisie s’est engagée dans le domaine de la migration et de l’asile.

Le syndicat a appelé à soumettre la couverture médiatique de la question de la migration irrégulière à une approche équilibrée, donnant la parole à tous les acteurs, y compris la société civile concernée par cette question, qui est devenue un bouc émissaire pour les commentateurs promouvant un journalisme sensationnaliste alimenté par la manipulation des sentiments des citoyens et la nourriture des ressentiments, dans le but de dissimuler la responsabilité des responsables politiques dans la détérioration de la situation.

Il a rappelé aux citoyens qui critiquent la presse, dans le cadre de leur droit légitime et nécessaire, que la presse en temps de crise est à leur service et non au service de la propagande gouvernementale, qui dispose de suffisamment de ressources pour s’adresser directement au public tunisien.

Le syndicat a également souligné que les citoyens doivent également comprendre que la presse qui respecte les normes professionnelles doit toujours respecter les principes énoncés dans les codes éthiques professionnels, ceux qui soutiennent le respect des journalistes pour eux-mêmes, leur profession et leur conscience professionnelle.

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