La célèbre agence d’évaluation financière, Fitch Ratings, a maintenu sa notation du risque de défaut de la Tunisie pour ses obligations à long terme en devises étrangères à “CCC-“. Fitch ne fournit généralement pas de perspectives pour les pays dont la note est à “CCC+” ou moins.
La notation de Fitch témoigne de l’incertitude grandissante sur la capacité de la Tunisie à répondre à ses besoins financiers vitaux, qui ont été revus à la hausse du fait du manque de progrès en matière de réformes clefs des subventions du gouvernement, ainsi qu’à ses engagements en termes de remboursements de dette.
Fitch a aussi révisé l’hypothèse tenant compte du fait que la Tunisie ne parviendra probablement pas à mettre en place un programme du FMI d’ici 2024. Cependant, l’agence note que les réserves internationales du pays ont montré une résilience meilleure que prévue, en dépit d’un accès limité à des financements extérieurs.
Fitch prévoit que les besoins en financement budgétaire de la Tunisie atteindront ou dépasseront constamment 16 % du PIB – soit plus de 8 milliards de dollars par an – sur la période 2023-2025. Cela représente une nette augmentation par rapport à 2022 (14 %, soit environ 6 milliards de dollars) et la moyenne 2015-2019 (9 %).
Du fait de la persistance de larges déficits budgétaires et la montée des échéances de dettes internes et externes, la Tunisie affiche l’un des taux les plus élevés parmi les pays ayant une note de crédit “CCC+” ou moins. Les échéances domestiques sont particulièrement élevées, le gouvernement ayant de plus en plus recours à un financement interne à court terme.
Fitch prévoit que la Tunisie atteindra un financement extérieur d’environ 2 milliards de dollars d’ici fin 2023, mais ne s’attend pas à ce que le pays bénéficie d’un programme du FMI en 2024. Cela entraînera une limitation des perspectives de financement extérieur.
