France : 3 841 Tunisiens naturalisés en 2023

En 2023, 3 841 Tunisiens ont obtenu la nationalité française, selon les chiffres du ministère français de l’Intérieur. Ce chiffre marque une baisse par rapport aux années précédentes, avec 4 473 Tunisiens naturalisés en 2022 et 4 304 en 2019.

Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte plus large où le nombre de naturalisations françaises a également diminué pour les Algériens et les Marocains, avec respectivement 6 737 et 8 007 personnes naturalisées en 2023.

Les Tunisiens naturalises au cours des six dernières années

Sur une période de six ans (de 2018 à 2023), 16 134 Tunisiens ont acquis la nationalité française.

Ce chiffre comprend une proportion importante de “cerveaux” tunisiens, tels que des ingénieurs, médecins, et informaticiens, dont la perte constitue un véritable défi pour la Tunisie.

Le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, a d’ailleurs souligné que la Tunisie perd annuellement environ 6 500 ingénieurs, ce qui représente une perte financière considérable pour le pays, estimée à 650 millions de dinars (MDT), chaque ingénieur coûtant environ 100 000 dinars en formation.

Comparaison avec les autres pays du Maghreb

Entre 2018 et 2023, un total de 85 176 personnes originaires des trois pays du Maghreb ont été naturalisées françaises.

Parmi elles, 36 972 sont des Marocains, 32 050 des Algériens, et 16 134 des Tunisiens.

Bien que les Tunisiens représentent le plus petit nombre en chiffres absolus, proportionnellement à la population, la Tunisie, avec ses 12 millions d’habitants, est le pays qui a vu le plus grand nombre de personnes naturalisées françaises par rapport à sa population totale, surpassant ainsi l’Algérie (45 millions d’habitants) et le Maroc (36 millions d’habitants).

Implications pour la Tunisie

La naturalisation de ces milliers de Tunisiens, en particulier des professionnels qualifiés, soulève des questions sur la fuite des cerveaux et les défis économiques que cela pose pour le pays.

Alors que la France attire de nombreux talents tunisiens, la Tunisie doit faire face aux conséquences de cette migration, qui affecte directement son développement économique et social

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