Gériatrie en Péril: La Crise Silencieuse du Vieillissement en Tunisie

La Tunisie fait face à un défi démographique majeur avec une population qui vieillit rapidement. Actuellement, 11,4% des Tunisiens ont 60 ans et plus, un chiffre qui devrait atteindre 18% d’ici 2030 selon les projections. Malgré cette tendance, la gériatrie, qui se consacre aux soins des personnes âgées, reste sous-priorisée dans le pays.

Lors des 2èmes rencontres tunisiennes de gériatrie, des experts médicaux ont exprimé leurs préoccupations quant aux défis liés à la prise en charge des aînés. La présidente de la Société tunisienne de gériatrie et de gérontologie (STGG), Imen Ksontini, a souligné l’urgence d’accorder une attention accrue à la qualité des soins pour les personnes âgées.

L’une des principales lacunes réside dans le fait que la gériatrie n’est pas reconnue comme une spécialité médicale distincte dans le système éducatif tunisien. Elle est plutôt proposée comme une formation complémentaire pour les médecins de toutes spécialités. Cette situation se reflète également dans l’absence de services gériatriques dédiés dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, malgré les besoins spécifiques de cette population.

Par ailleurs, la Tunisie souffre d’un manque de personnel paramédical formé en gériatrie, et il n’existe pas de réglementations claires concernant les conditions d’hospitalisation des personnes âgées à domicile. Cette réalité prive cette tranche de la population de la couverture sociale et du remboursement des frais d’hospitalisation par la CNAM.

En outre, l’absence d’un programme de vaccination régulier pour les seniors accroît leur vulnérabilité face à diverses maladies potentiellement mortelles.

Face à cette situation, les experts plaident pour une nouvelle approche qui promeut un vieillissement actif à partir de l’âge de 50 ans. Cela implique l’adoption de modes de vie sains, tels que l’exercice régulier, une alimentation équilibrée et des bilans de santé périodiques. La prise en compte de ces défis est essentielle pour préparer la Tunisie à une population vieillissante et garantir une meilleure qualité de vie pour ses aînés.

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