Axa se désengage de banques israéliennes : un signal fort en faveur des droits palestiniens

La société d’assurance française Axa a récemment retiré 20 millions de dollars d’investissements de trois banques israéliennes, en réponse à une campagne soutenue par des militants pro-palestiniens, selon un rapport publié par le groupe de campagne Eko.

Dans un document publié mercredi, Eko affirme qu’Axa a procédé à un “désinvestissement clair, rapide et intentionnel” des banques Bank Hapoalim, Bank Leumi et Israel Discount Bank. Entre le 30 septembre 2023 et le 24 juin 2024, Axa a vendu 2,5 millions d’actions, d’une valeur totale de 20,4 millions de dollars.

Le rapport précise également qu’Axa n’a pas réinvesti dans les banques First International Bank of Israel ou Mizrahi-Tefahot Bank depuis au moins le 31 décembre 2022. Ces institutions avaient été ciblées par Eko en 2019 pour leur implication financière présumée dans des crimes de guerre israéliens.

Selon Eko, bien qu’Axa conserve encore des “montants résiduels” dans Bank Leumi, ce solde est attribué à des questions de comptabilité interne et de rapports encore à finaliser, et le groupe considère cela comme un désinvestissement complet.

L’Organisation des Nations Unies avait établi en 2016 une base de données des entreprises opérant dans les colonies israéliennes illégales, répertoriant les cinq banques en question comme soutenant des activités dans les colonies de Cisjordanie occupée.

Eko a également rapporté qu’Axa s’était complètement désengagée de la société d’armement israélienne Elbit Systems en 2019. Elbit, cotée à la fois sur la bourse israélienne et le Nasdaq américain, a été critiquée pour l’utilisation de ses drones dans les opérations militaires dans les territoires occupés.

Plus tôt cette année, le géant commercial japonais Itochu a coupé ses liens avec Elbit, suite à un avis de la Cour internationale de justice (CIJ) indiquant qu’Israël pourrait commettre un génocide à Gaza.

Daphne Cronin, une militante senior d’Eko, a salué ces désinvestissements mais a souligné qu’Axa n’était “pas encore hors de cause”. “Ce succès démontre la puissance de la pression publique et ce qui peut être accompli lorsque les gens se mobilisent contre les acteurs financiers complices des crimes de guerre israéliens,” a-t-elle déclaré à Middle East Eye.

Fiona Ben Chekroun, coordinatrice européenne du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), a qualifié le désengagement d’Axa de “jalon majeur” pour le mouvement et ses alliés, ajoutant que cela suivait des années de campagnes stratégiques pour défendre les droits des Palestiniens.

Un porte-parole d’Axa a refusé de commenter le rapport d’Eko, mais a renvoyé Middle East Eye à une déclaration précédente du PDG Thomas Buberl, qui avait nié que la société ait des liens avec les banques israéliennes ciblées par les campagnes de boycott.

“Je condamne fermement les attaques physiques subies par nos agents et employés dans certains pays par le groupe soutenant le boycott d’Israël,” avait déclaré Buberl lors d’une assemblée générale en avril 2024. “Ces actes de vandalisme sont injustifiables et injustifiés… Axa ne prend pas position sur cette crise géopolitique grave. Nos pensées vont aux victimes civiles.”

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