ITCEQ : La Tunisie invitée à renforcer sa diplomatie économique

L’Institut Tunisien de Compétitivité et d’Études Quantitatives (ITCEQ) appelle à un renforcement urgent de la diplomatie économique tunisienne afin de favoriser une meilleure intégration du pays dans son environnement continental et d’améliorer son engagement envers l’Accord de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).

Dans son rapport publié le mercredi 10 juillet 2024, intitulé “Analyse de la performance et évaluation de l’engagement de la Tunisie dans l’Accord ZLECAf”, l’ITCEQ souligne la nécessité d’établir une diplomatie économique efficace.

Cette diplomatie devrait reposer sur des réseaux émanant des différents ministères concernés, ainsi que du secteur privé, de la banque centrale, des douanes et de la société civile.

Le rapport estime que les relations commerciales de la Tunisie avec ses partenaires africains pourraient être considérablement renforcées si les compétences diplomatiques et les outils économiques étaient conjugués pour atteindre les objectifs politiques, économiques et stratégiques liés à l’adhésion à la ZLECAf.

L’Institut exhorte le ministère des Affaires étrangères à élargir ses capacités institutionnelles et à mobiliser les ressources humaines compétentes et multidisciplinaires nécessaires pour diriger la diplomatie économique. Il souligne que l’amélioration de l’efficacité du cadre diplomatique est cruciale.

Le rapport insiste également sur l’importance d’accompagner et de généraliser les opportunités offertes par le marché africain.

Cela passe par la poursuite du renforcement du cadre institutionnel lié à la facilitation du commerce et des investissements, notamment en matière de transport, de logistique, de soutien financier et de sécurisation des échanges.

L’objectif est de faciliter l’accès des entreprises tunisiennes aux marchés africains.

Élaboration d’une stratégie nationale participative

l’Institut Tunisien de Compétitivité et des Études Quantitatives souligne la nécessité de développer une stratégie nationale participative pour l’intégration et le positionnement en Afrique. Cette stratégie doit être basée sur une vision claire et commune entre les différents intervenants.

Cette stratégie vise à évaluer les réalisations et à identifier les points forts et les faiblesses afin d’atteindre une diversité optimale et ciblée des produits destinés à l’exportation vers ce marché.

Selon le rapport, il est crucial de définir les objectifs et les politiques à mettre en œuvre pour exploiter les avantages et les opportunités offertes par la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), ainsi que les priorités permettant de guider les choix et de diriger les politiques géoéconomiques du pays.

L’ITCEQ insiste sur l’importance d’assurer que la stratégie renforce l’ambition nationale en faveur de l’industrialisation du pays à travers le commerce et le commerce par l’industrialisation.

Cela doit se faire en impliquant tous les intervenants (l’État, le secteur privé comprenant les industriels nationaux, les structures de soutien, les banques et la société civile).

Transformation structurelle de l’économie

Le rapport considère que pour que la Tunisie réussisse son intégration dans son environnement africain et dans l’économie mondiale, elle doit accélérer la transformation structurelle de son économie, qui reste, selon l’institut, étroitement liée au développement du secteur des industries manufacturières.

La réalisation de cet objectif dépend de trois conditions essentielles : augmenter le taux d’investissement productif, développer les industries manufacturières à fort potentiel de croissance, et accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale industrielle et des pactes sectoriels, selon l’institut.

La Tunisie et l’Accord de la ZLECAf

La Tunisie a rejoint le 7 octobre 2022, l’initiative “Commerce dirigé” lancée par le Secrétariat de l’Accord de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).

Cette initiative regroupe huit pays africains pionniers, à savoir l’Égypte, le Ghana, le Cameroun, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie et l’île Maurice, qui s’apprêtent à mettre en œuvre la ZLECAf.

L’Accord de la ZLECAf est entré en vigueur en mai 2019 et a été ratifié par la Tunisie le 7 août 2022. Ce projet phare de l’Union Africaine vise à renforcer la coopération Sud-Sud pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique, en ligne avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Cet accord cherche à renforcer les relations commerciales entre les 55 pays membres de l’Union Africaine, créant ainsi un marché de plus de 300 millions de consommateurs avec un volume d’échanges annuel estimé à 3 400 milliards de dollars. L’objectif principal est de lever les barrières douanières entravant la libre circulation des biens et des services entre les pays africains.

D’après les données du Centre de Promotion des Exportations, le potentiel inexploité en Afrique est évalué à environ 1,2 milliard de dollars. Les opportunités d’exportation non exploitées se répartissent comme suit : environ 61 % en Afrique du Nord (754 millions de dollars), 22 % en Afrique de l’Ouest (environ 270 millions de dollars) et 8 % en Afrique de l’Est (94 millions de dollars).

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