Le SNJT dénonce la condamnation de l’avocate Sonia Dahmani

Mohamed Ali ben ahmed - journaliste

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a publié, samedi soir, un communiqué condamnant fermement la condamnation de l’avocate Sonia Dahmani, qualifiant cette décision de prolongation d’une dérive dangereuse dans le traitement judiciaire des affaires de liberté de la presse, amorcée depuis l’année dernière.

Le SNJT a souligné que cette tendance contribue à créer un climat tendu, favorisant un discours unilatéral. Cela porte atteinte aux principes de pluralisme et d’indépendance des médias, et va à l’encontre des principes constitutionnels garantissant les droits et libertés.

Il est à rappeler que la huitième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a prononcé, vendredi, une peine d’un an de prison contre l’avocate Sonia Dahmani.

Cette condamnation fait suite à des déclarations médiatiques qu’elle a faites sur une chaîne de télévision privée, concernant les Africains subsahariens. L’avocat Sami Ben Ghazi a confirmé ce jugement à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) samedi.

Dans son communiqué, le SNJT a dénoncé ce qu’il a qualifié de “politique répressive” du système judiciaire tunisien, qui criminalise l’expression dans l’espace numérique et poursuit les journalistes et les professionnels des médias pour des contenus critiques des politiques publiques.

Le syndicat a expliqué que le tribunal a accusé Dahmani d’incitation, de diffusion et de publication de fausses nouvelles et rumeurs dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui et de nuire à la sécurité publique, en se basant sur l’article 24 du décret 54 relatif à la lutte contre les crimes des systèmes d’information et de communication.

Le SNJT a rappelé que cette condamnation s’inscrit dans une série de jugements privatifs de liberté prononcés contre des journalistes et des professionnels des médias, ainsi que des utilisateurs de l’espace numérique, en vertu du décret 54.

Le syndicat a rappelé qu’il avait, dès la promulgation de ce décret, demandé son retrait et la cessation de son application.

Il a également proposé une initiative législative pour le modifier, en raison des dangers qu’il représente pour la liberté d’expression dans l’espace numérique et de son incompatibilité avec les dispositions constitutionnelles et les engagements nationaux et internationaux de la Tunisie en matière de protection de la liberté d’expression.

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