Les USA devraient-ils vraiment craindre la concurrence russe et chinoise en Tunisie ?

Mohamed Ali ben ahmed - journaliste

Dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, marqué par les ambitions croissantes de la Russie et de la Chine en Afrique du Nord, les États-Unis réaffirment leur engagement indéfectible envers la Tunisie.

Lors d’un débat organisé par le Washington Institute, l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Joey Hood, a affirmé que la concurrence russe et chinoise en Tunisie ne représente pas une menace significative.

Les relations entre les États-Unis et la Tunisie sont bien plus solides et bénéfiques, a-t-il déclaré, comparées à celles entretenues par Moscou et Pékin avec le pays nord-africain.

Des relations commerciales et civiques en faveur des États-Unis

Joey Hood a souligné que la Tunisie bénéficie d’un excédent commercial avec les États-Unis, contrairement aux déficits massifs enregistrés avec la Russie et la Chine.

En outre, les États-Unis s’engagent activement avec la société civile tunisienne et travaillent avec les citoyens pour relever des défis à long terme, comme l’adaptation des agriculteurs et des pêcheurs au changement climatique.

Hood a également mentionné l’assistance américaine en matière de sécurité, qui a renforcé la stabilité du pays et contribué aux efforts de sécurité et d’aide humanitaire à travers l’Afrique.

Une Stratégie Américaine plus inclusive

Grant Rumley, coauteur de l’étude du Washington Institute, a insisté sur l’importance pour les États-Unis de tenir compte des préoccupations des pays d’Afrique du Nord et de les intégrer dans leur approche régionale.

Il a suggéré que Washington formule des paramètres pour la coopération des pays avec la Chine et les communique de manière claire et unifiée.

Pour les pays non partenaires de sécurité, il a recommandé d’informer ces nations des risques inhérents à une coopération accrue avec Pékin.

L’ alliance Russie-Haftar : une menace imminente

Ben Fishman, un autre chercheur du Washington Institute, a mis en lumière la menace croissante que représente l’alliance entre la Russie et le général Khalifa Haftar en Libye.

Il a expliqué que la Russie utilise des bases aériennes et des ports contrôlés par Haftar pour acheminer des armes vers le Sahel, menaçant ainsi le flanc Sud de l’OTAN.

Fishman a déploré le manque de réaction des États-Unis face à cette menace et a suggéré des sanctions contre Haftar et ses proches.

La stratégie russe en Afrique du Nord : un défi pour l’Occident

Anna Borshchevskaya, également coauteure de l’étude, a averti que l’invasion de l’Ukraine par la Russie vise à créer un nouvel ordre mondial, ce qui rend l’Afrique du Nord d’autant plus importante pour l’OTAN.

Elle a exhorté Washington à aider Kiev à projeter son propre message dans la région et à contrer les messages de la Russie.

Borshchevskaya a également souligné l’importance de collaborer avec l’Europe pour gérer l’afflux de migrants en provenance d’Afrique du Nord, utilisé par Moscou comme outil de déstabilisation.

Alors que les États-Unis continuent de renforcer leurs relations avec la Tunisie et d’autres pays d’Afrique du Nord, il est essentiel de rester vigilant face aux manœuvres de la Russie et de la Chine dans la région.

La coopération et une communication claire restent les clés pour maintenir la stabilité et la sécurité dans cette partie stratégique du monde.

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