L’Union Européenne taxe les importations de céréales russes

Les pays de l'Union Européenne ont convenu ce jeudi, 30 mai 2024, d'imposer des droits de douane sur les importations de céréales en provenance de Russie.

Les pays de l’Union Européenne ont convenu ce jeudi, 30 mai 2024, d’imposer des droits de douane sur les importations de céréales en provenance de Russie.

Cette mesure vise à contrer ce que la Commission européenne décrit comme un “dumping” de céréales russes à bas prix, causant des perturbations sur le marché et s’inscrit dans le cadre des sanctions visant à limiter les capacités financières de la Russie pour sa guerre en Ukraine.

Valdis Dombrovskis, commissaire européen au commerce, a annoncé sur la plateforme “X” que ces droits de douane, qui s’appliqueront également aux céréales importées de Biélorussie, entreront en vigueur à partir du 1er juillet.

Il a ajouté que cette mesure récente ciblera spécifiquement “les exportations russes de céréales ukrainiennes volées vers les marchés de l’Union Européenne.”

La ministre des Affaires étrangères de Belgique, Hadja Lahbib, avait déclaré avant la réunion des ministres du Commerce de l’UE : “Nous allons approuver officiellement la décision d’augmenter les droits de douane sur les céréales importées de Russie et de Biélorussie. C’est une nouvelle mesure restrictive contre la Russie et une nouvelle manière de renforcer notre solidarité avec l’Ukraine.”

Il convient de rappeler qu’en mars dernier la Commission européenne avait proposé une augmentation significative des droits de douane sur les céréales russes entrant sur le marché commun.

La proposition fixait des droits de 95 euros par tonne pour le maïs, le blé et les oléagineux russes, qui n’étaient soumis à aucun droit de douane à l’époque. D’autres produits seront soumis à des “droits ad valorem” de 50% pour correspondre à cette augmentation.

Ces chiffres visent à réduire les importations de céréales russes, qui s’élevaient l’année dernière à 4,2 millions de tonnes pour une valeur de 1,3 milliard d’euros.

Bien que cela représente une part infime de toutes les importations de l’UE, la Commission estime que la Russie dispose d’une capacité de production suffisante pour inonder l’Europe de céréales à bas prix et provoquer des perturbations sur le marché.

La Russie est le premier exportateur mondial de blé. Selon les données de l’Union des exportateurs de céréales russes, les exportations de blé russe ont atteint 29,5 millions de tonnes depuis le début de la saison agricole 2023/2024 jusqu’à fin janvier, soit une augmentation de 13% par rapport à la saison précédente.

Des hauts responsables ont indiqué que cette mesure est essentiellement “préventive”, car aucune perturbation majeure n’a été observée jusqu’à présent. Cependant, elle vise également à “priver Moscou d’une autre source de revenus et à garantir que les céréales volées par ses forces en Ukraine occupée n’atteignent pas les clients européens.”

Les céréales russes transitant par le territoire de l’UE pour atteindre d’autres pays, notamment les pays à faible revenu d’Afrique du Nord, seront exemptées de ces mesures.

A noter que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait déclaré le 21 mars 2024 que le maintien des importations de céréales en provenance de Russie et de Biélorussie par l’UE “sans restrictions” était “injuste”, d’autant plus que l’Union impose simultanément des plafonds à ses achats de certains produits agricoles ukrainiens.

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