L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a signalé hier une nette augmentation des cas de choléra et des décès associés en 2023. Selon les dernières statistiques mondiales, le nombre de cas enregistrés a augmenté de 13 % par rapport à 2022, atteignant 535321 cas. Les décès ont quant à eux augmenté de 71 %, dépassant les 4000 personnes en un an.
Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que le choléra est une maladie évitable et facilement traitable. Philippe Barbosa, responsable de l’équipe choléra et maladies diarrhéiques épidémiques à l’OMS, a averti que le nombre réel de cas et de décès pourrait être sous-estimé en raison des disparités dans les capacités de diagnostic entre les pays.
L’OMS a identifié plusieurs facteurs contribuant à cette hausse, notamment les conflits, le changement climatique, l’insuffisance des infrastructures d’eau potable et de traitement des eaux usées, la pauvreté, le sous-développement et les déplacements de population causés par les conflits et les catastrophes naturelles.
Le rapport de l’OMS indique également un changement significatif dans la répartition géographique du choléra entre 2022 et 2023. Alors que les cas signalés au Moyen-Orient et en Asie ont diminué de 32 %, ceux en Afrique ont augmenté de 125 %.
Ghebreyesus a également indiqué que le risque mondial de choléra restera “très élevé” en 2024, avec 22 pays actuellement touchés par des épidémies actives. Depuis le début de l’année, plus de 342000 cas et 2400 décès ont été rapportés.
Face à cette situation, le directeur général de l’OMS a renouvelé son appel à augmenter la production de vaccins, précisant que 36 millions de doses ont été produites l’année dernière, soit la moitié de la quantité demandée par 14 pays affectés depuis octobre 2022. Il a rappelé que la vaccination est une “outil important”, mais a insisté sur le fait que l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène sont les seules solutions durables et à long terme.
