Cette lettre a été envoyée par les habitants de Gammarth, et nous en partageons le contenu intégral ci-dessous, restant ouverts à toute communication supplémentaire de la part de la municipalité de la Marsa pour des éclaircissements supplémentaires ou pour exercer un droit de réponse.
Les actions de la municipalité de la Marsa ont provoqué la frustration des habitants à travers la construction d’un terrain de football de taille excessive au cœur d’une zone résidentielle à Gammarth. Cela soulève des inquiétudes concernant l’utilisation adéquate des fonds publics et attire l’attention sur la gestion de ce projet.
À Gammarth village, la municipalité a lancé de façon surprenante des travaux d’envergure pour l’installation d’un terrain de football en plein milieu d’une zone résidentielle paisible. Le projet, dont le coût frôle les deux millions de dinars, est financé par une municipalité qui lutte déjà pour maintenir les infrastructures de base de ce même quartier, telles que l’entretien des routes, la collecte des ordures, le nettoyage des rues, l’entretien du réseau électrique, la protection contre les chiens errants, ou encore la préservation de la forêt de Gammarth contre l’abandon des déchets par les camions.
L’important gabarit de ce projet a fortement choqué les habitants, perturbant le caractère de leur quartier et affectant négativement le quotidien et la sécurité de leur famille. Avec des lampadaires de 16 mètres et une puissance de plus de 35000 watts, une infrastructure et un gazon synthétique coûteux, le projet dispose d’installations surpassant même celles des plus grands stades officiels, y compris le stade principal de l’ASM. Les questions se multiplient : Pourquoi tant de dépenses publiques extravagantes ? Dans quel intérêt ? Qui finance ce projet ? Qui est responsable de sa gestion ? Qui sera tenu responsable face aux citoyens témoins de ces dépenses considérables alors que les services les plus élémentaires ne sont pas assurés ?
La proximité de ce terrain avec les habitations a déjà et continuera de rendre la vie quotidienne des résidents insupportable, avec un chantier violant toutes les réglementations, opérant jour et nuit, y compris les dimanches et jours fériés, et un va-et-vient constant de camions. Les habitants se demandent si la municipalité a le droit de transgresser ses propres règles tout en faisant face à une apparente absence d’autorité. Les nuisances visuelles, sonores et sécuritaires dues aux activités nocturnes du terrain transformeront la vie du quartier en cauchemar.
Après avoir adressé une lettre initialement constructive à la municipalité, dans l’espoir de parvenir à un compromis sans léser personne, et suite à plusieurs réunions, il est devenu évident pour les résidents que la municipalité n’avait aucune intention de trouver une solution, mais plutôt de gagner du temps pour achever le projet sans prendre de mesures concrètes, les confrontant à un fait accompli. Face à cette situation, les résidents se sont mobilisés pour enquêter davantage sur le projet, découvrant des irrégularités graves, telles que l’utilisation illégale d’un terrain privé et l’absence d’une étude d’impact environnemental obligatoire, malgré les demandes répétées.
Les résidents ont pris plusieurs mesures pour protéger leurs droits et dénoncer les irrégularités, incluant des constats d’huissier, des mises en demeure, des courriers au gouvernorat, des pétitions, et l’engagement de procédures légales à divers niveaux. Malgré une victoire initiale obligeant à délimiter le terrain privé utilisé illégalement, la lutte contre les irrégularités et la mauvaise gestion du projet est loin d’être terminée. Les habitants appellent désormais les autorités à agir rapidement pour faire respecter la loi, assurer une bonne gestion, maintenir la tranquillité des citoyens et éclaircir la situation concernant la gouvernance et le financement du projet.