Réunion du Conseil Supérieur de l’Investissement : Cap sur la Relance Économique en Tunisie

L’investissement en Tunisie, après avoir traversé des périodes instables, est au cœur des préoccupations gouvernementales. La réunion du Conseil supérieur de l’investissement, présidée par Ahmed Hachani, chef du gouvernement, le 31 janvier 2024, marque un tournant majeur, surtout après l’annulation de la Conférence internationale sur l’investissement en novembre 2023.

Selon les données de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), l’année 2023 a enregistré un recul significatif de 5,2% des investissements déclarés dans l’industrie. Certains secteurs ont été particulièrement touchés, avec une chute impressionnante de 50% pour l’industrie du cuir et de la chaussure, une régression de 13,6% pour les industries agroalimentaires, et une baisse de 20,3% pour les industries mécaniques et électriques.

Au niveau du secteur public, les investissements ont également été en berne, avec des enveloppes réservées n’excédant guère les 6 milliards de dinars malgré un budget global de l’État dépassant les 77 milliards de dinars en 2024. La majorité des dépenses s’orientent vers le budget de fonctionnement. La part de l’investissement dans le PIB a, dans l’ensemble, connu une baisse significative depuis 2010.

Face à cette situation, le chef du gouvernement a souligné l’urgence d’accélérer le rythme des investissements, les considérant comme un levier essentiel de la croissance économique et sociale. La réunion du Conseil supérieur de l’investissement a examiné des demandes de régularisation foncière et d’octroi d’avantages pour des projets d’intérêt national.

Les avantages prévus par les lois tunisiennes en faveur de l’investissement comprennent des primes financières et des exonérations fiscales. Parmi celles-ci, la prime d’investissements matériels pour la maîtrise des nouvelles technologies et l’amélioration de la productivité représente 50% du coût des investissements, plafonnée à 500 mille dinars. Des incitations similaires s’appliquent aux investissements immatériels et à la recherche pour le développement.

Les commentateurs notent que ces mesures sont une réponse audacieuse aux performances relativement modestes des secteurs économiques en Tunisie. Des opérateurs, lors d’interventions médiatiques, ont même appelé à des initiatives plus poussées, telles que la prise en charge par l’État des frais de transport des marchandises tunisiennes exportées vers les pays africains.

Cependant, il est important de noter que ces avantages et subventions suscitent également des débats, étant considérés comme potentiellement incompatibles avec les principes de la liberté de commerce et de la libre initiative économique.

Dans ce contexte, les experts observent avec attention le nouveau souffle injecté au secteur de l’investissement public en Tunisie. Le président de la République, lors d’une récente visite à l’Usine de cellulose de Kasserine le 31 janvier, a réitéré son engagement en faveur de la préservation et de la réhabilitation des entreprises publiques, annonçant par la même occasion un plan de sauvetage pour cette entreprise publique.

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