Selon des données récentes de la Banque Mondiale via le Global Knowledge Partnership on Migration and Development (KNOMAD), en 2023, les envois de fonds par les migrants vers les pays à faible et moyen revenu devraient augmenter de 3,8% par rapport à 2022, pour atteindre un montant inédit de 669 milliards de dollars. Cela représente néanmoins une croissance plus lente comparées aux années précédentes. Les projections pour 2024 évoquent toutefois une nouvelle hausse de 3,1 %, portant le total à 690 milliards.
L’Arabie saoudite et les Etats-Unis demeurent les principaux pourvoyeurs de ces transferts, bien que les remises de fonds depuis l’Arabie saoudite aient chuté de 13% au premier semestre 2023 en raison de divers facteurs tels que l’implémentation de méga-projets. Cette tendance à la hausse globale s’explique par une augmentation drastique du nombre d’immigrants permanents en 2022, particulièrement présents dans les pays de l’OCDE, où leur nombre a crû de 26%.
Ces transferts n’ont pas été freinés par des frais élevés – à hauteur de 6,2 % en moyenne pour Q2 2023. Bien que cette donnée soit largement supérieure à l’objectif fixé de 3% par l’UN Objectif de Développement Durable pour 2030, elle ne semble pas avoir d’impact significatif. Seuls l’Arabie saoudite et la Corée du Sud ont réussi à atteindre l’objectif du G20 de limiter ces frais à 5%.
Notons également que les envois de fonds par des travailleurs expatriés pourraient dépasser les investissements directs étrangers (IDE) dans leurs pays respectifs de 250 milliards de dollars, selon KNOMAD.
Cependant, à cause du conflit en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie par l’Occident, les transferts vers l’Europe et l’Asie centrale pourraient connaître une baisse de 1,4 %, pour atteindre près de 78 milliards de dollars. Cette diminution surviendrait principalement en raison d’un ralentissement des flux financiers de la Russie vers ses pays voisins, ce qui affecterait particulièrement l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan.
