Le secrétaire général de la Fédération des eaux affiliée à l’UGTT, Houcine Cherni, a révélé que la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) enregistre des pertes considérables, s’élevant à 40% des quantités d’eau, en raison du détournement et des connexions clandestines à son réseau.
Selon Cherni, plus de 20% des Tunisiens se sont illégalement connectés au réseau de la Sonede pour s’approvisionner en eau dans leurs domiciles ou leurs commerces. Cette pratique est particulièrement répandue dans le sud du pays.
Le gouvernorat de Kairouan a été identifié comme le plus touché par ces activités illégales, avec 80% de la consommation enregistrée provenant de connexions clandestines. La Sonede a pris des mesures légales contre ces crimes, avec plus de 1 500 dossiers soumis à la justice dans le gouvernorat de Ben Arous uniquement.
Ces révélations surviennent alors que la Tunisie fait face à des coupures d’eau dans plusieurs régions et à une situation de stress hydrique. Depuis mars 2023, le ministère de l’Agriculture a instauré des restrictions sur l’utilisation de l’eau potable, interdisant son utilisation pour l’agriculture et d’autres activités non prioritaires. Les habitants sont désormais approvisionnés en eau selon un système de rotation pendant des heures prédéfinies de la journée.
