Vacances de postes cruciaux : paralysie inquiétante de l’économie tunisienne

Les rouages de l’économie tunisienne ont ralenti considérablement au cours des deux dernières années, en raison du manque de leadership dans des rôles clés, y compris celui de président, vice-président et magistrats.

Le département de la Formation professionnelle et de l’emploi est resté sans leader depuis une démission soudaine il y a neuf mois, sans affecter en totalité son fonctionnement. Toutefois, le Conseil de la concurrence ayant également perdu son président il y a vingt-deux mois et n’ayant toujours pas trouvé de remplaçant, a eu des retombées beaucoup plus graves sur le bien-être économique du pays.

L’ancien 2e officier au Conseil révèle qu’en plus des positions vacantes du président et du premier vice-président, de nombreux postes de magistrats sont restés inoccupés après avoir été transférés vers d’autres rôles et n’ont pas été remplacés.

Le Conseil de la concurrence, créé en 1991, joue des rôles consultatifs et juridictionnels clés dans l’économie tunisienne. Il donne un avis sur les projets de texte réglementaires qui imposent des conditions spécifiques pour réguler les activités économiques, et contrôle et sanctionne les pratiques contraires à l’éthique de la concurrence.

Cependant, en raison du nombre important de postes vacants au sein du Conseil, sa productivité a chuté de manière drastique, affectant l’économie en général. Les statistiques démontrent surtout le ralentissement dans la publication de ses rapports annuels – le dernier disponible sur le site Web du Conseil est celui de 2018.

De plus, la capacité du Conseil à émettre des avis et à prendre des décisions, des éléments essentiels à son impact sur l’économie, a également décliné de manière significative. De 2018 à 2021, les avis du Conseil ont chuté de 18 à 37 à seulement 15 en 2022 et à zéro en 2023.

La même situation prévaut pour les décisions du conseil, qui sont tombées à zéro en 2023 après une plage de 30 à 36 entre 2018 et 2021. Le Conseil de la concurrence reste en veille, incapable de se remettre sans combler les nombreux postes vacants.

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