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Risque mortel : les températures nocturnes en hausse, un dangereux avertissement !

Une étude récente a révélé que les températures extrêmes durant la nuit augmentent considérablement le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Publiée dans le European Heart Journal et relayée par le site New Atlas, cette recherche recommande une vigilance accrue pour éviter ce risque.

Facteurs de risque

L’AVC est la deuxième cause principale de décès et la troisième cause d’invalidité dans le monde. Bien que de nombreux facteurs de risque soient connus, tels que l’hypertension, le diabète et l’hypercholestérolémie, l’impact des températures ambiantes, notamment nocturnes, sur le risque d’AVC reste peu étudié.

Le changement climatique en cause

Des chercheurs du Centre de recherche Helmholtz Munich et de l’Hôpital universitaire d’Augsbourg en Allemagne ont exploré la relation entre les températures nocturnes élevées et l’incidence des AVC. Alexandra Schneider, chef du groupe de travail sur les risques environnementaux à Helmholtz Munich et principale chercheuse de l’étude, explique : « Nous voulions comprendre dans quelle mesure les températures élevées la nuit représentent un risque pour la santé », ajoutant que « le changement climatique entraîne une hausse plus rapide des températures nocturnes que diurnes. »

L’effet du couvert nuageux

Une étude menée en 2020 a démontré que le réchauffement climatique entraîne une augmentation des températures nocturnes plus marquée que celles diurnes, entre 1985 et 2017. Les chercheurs ont attribué ce phénomène à un couvert nuageux plus important, qui limite les températures diurnes mais retient la chaleur pendant la nuit.

Les nuits excessivement chaudes

Dans la présente étude, les chercheurs ont analysé les données de 11037 patients admis au service de neurologie de l’Hôpital universitaire d’Augsbourg pour un AVC entre 2006 et 2020. L’âge moyen des patients était de 71 ans. Les données comprenaient les températures de l’air, l’humidité relative et la pression atmosphérique, enregistrées chaque heure par une station météorologique locale.

Les nuits excessivement chaudes ont été définies à l’aide de l’indice “Hot Night Excess” (HNE), qui mesure combien la température nocturne dépasse un seuil défini. Ce seuil, correspondant à 5 % de la température minimale quotidienne sur une période de 15 ans, était de 14,6°C. Toute température nocturne supérieure à cette valeur est considérée comme excessivement chaude.

Un risque accru

L’analyse a révélé que les températures nocturnes élevées augmentent le risque d’AVC de 7 %. Ce risque a aussi significativement augmenté au fil du temps. Entre 2006 et 2012, deux cas supplémentaires d’AVC étaient enregistrés chaque année, tandis que de 2013 à 2020, ce chiffre est monté à 33 cas supplémentaires par an.

Les plus vulnérables

Cheng He, co-auteur de l’étude, souligne que « les personnes âgées et les femmes sont particulièrement à risque, avec un diagnostic d’AVC léger souvent posé après des nuits chaudes. » La chaleur nocturne peut être mortelle, surtout pour les personnes âgées, les jeunes enfants et ceux souffrant de maladies chroniques.

L’effet d’îlot de chaleur urbain

Dans les zones urbaines, les matériaux comme le béton et l’asphalte emmagasinent la chaleur durant la journée et la libèrent lentement la nuit, créant un effet d’îlot de chaleur urbain. Cette situation est exacerbée par l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres pour des raisons de sécurité, rendant les habitations extrêmement chaudes.

Les chercheurs travaillent à trouver des applications pratiques à leurs découvertes, notamment en réduisant l’intensité des îlots de chaleur urbains. Ils espèrent que leur étude mettra en lumière un autre facteur de risque évitable d’AVC, ouvrant la voie à davantage de recherches dans ce domaine.

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